Deux heures d'accrochages à vif

Publié le par Le Net Et Ses Dangers

  Deux heures d'accrochages à vif

21h00 : Royal attaque d'emblée sur la délinquance :  Premier à s'exprimer, Nicolas Sarkozy affirme vouloir "tirer les conséquences des tsunamis politiques de ces dernières années : Le Pen au 2nd tour en 2002 et le non au référendum. Il faut donc des résultats. Je ne m'abriterai pas derrière des tabous. Je demanderai à être jugé par les Français ". Autre promesse, limiter le nombre de mandats présidentiels à deux.

A son tour, Ségolène Royal affirme qu'elle veut "un nouveau système politique avec des responsables politiques plus efficaces".
Mais très vite, elle attaque son rival en pointant son bilan au ministère de l'Intérieur et dénonce "l'augmentation des violences". 
 Elle lance un pic : "le commissariat de Clichy que vous avez promis n'est toujours pas ouvert". Elle veut, si elle est élue dimanche, que les femmes fonctionnaires soient raccompagnées chez elles après leur service pour protéger leur sécurité,  Réponse de Nicolas Sarkozy : "Est-ce je suis responsable d'une partie du bilan du gouvernement ? Oui, Mme Royal (...). Sur les défaillances de la République, gauche et droite nous avons notre part", a-t-il estimé face à Ségolène Royal. En arrivant place Beauvau, "j'ai trouvé une situation qui était catastrophique et qui était pour beaucoup dans la défaite de vos amis" en 2002, a-t-il ajouté.

21h30 : "Les 35 heures, catastrophe généralisée", affirme Sarkozy :  Pour relancer la croissance, Ségolène Royal veut s'appuyer sur trois axes : "les aides aux PME", "le dialogue social" et la "mise en mouvement du levier écologique". Mais très vite, une polémique s'installe sur les 35 heures. Voulant "libérer et valoriser le travail", Nicolas Sarkozy affirme que "les 35 heures sont une catastrophe généralisée pour l'économie française". "Si vous pensez que les 35 heures ont fait tant de dégâts pourquoi vous ne les avez pas supprimées?", réplique-t-elle. "La réponse très précise pour les 35 heures, c'est qu'il y aura sur ce sujet (...) la négociation entre partenaires sociaux branche par branche. Soit ils se mettent d'accord et soit ils ne se mettent pas d'accord et il n'y aura pas de généralisation des 35 heures dans les entreprises concernées", explique Ségolène Royal.

21h50 :  "Laissez-moi la responsabilité de mes prises de parole" rétorque Royal : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont un échange vif quand le candidat UMP critique le manque de précision, à ses yeux, des déclarations de son adversaire.
- Sarkozy : "Mme Royal a évoqué tous les sujets en même temps, elle risque de les survoler et de ne pas être assez précise".
- Royal : "Laissez-moi la responsabilité de mes prises de parole, si vous le voulez bien".
- Sarkozy: "Je ne me permets pas de critiquer, mais je veux seulement vous faire remarquer..."
- Royal: "Non c'est très cohérent au contraire".
- Sarkozy : "Si vous parlez de tout en même temps on ne va pas pouvoir approfondir...
- Royal: "Mais tout se tient, tout se tient, la dette et la relance économique, ça se tient".


22h00 - Polémique sur les fonctionnaires  : Nicolas Sarkozy demande comment sa rivale compte payer les nouveaux emplois dans la fonction publique, et si elle va le faire avec une nouvelle CSG, comme l'a suggéré François Hollande. "Ne déformez pas mes propos. J'ai dit que je maintenais leur nombre mais que je redéployais le nombre de fonctionnaires en les retirant là où ils n'étaient plus nécessaires". "Au moment du départ à la retraite, au lieu de recruter des douaniers, je recrute des infirmières", donne-t-elle en exemple.

"Ce n'est pas possible", répond Nicolas Sarkozy, arguant que la "fonction publique hospitalière est payée par un autre budget que le budget de l'Etat". "Vous plaisantez. Tous les fonds publics, tout se tient", rétorque Ségolène Royal. "Si vous ne pouvez pas faire, pourquoi voulez-vous accéder aux responsabilités ? Eh bien, moi, je le pourrai", assure-t-elle.

22h30 - Royal reproche à Sarkozy "une série d'erreurs" sur le nucléaire : Les deux candidats s'attaquent sur le nucléaire. Ségolène Royal affirme que ses propositions ont reçu la note de 16/20 par des associations indépendantes, contre "8/20"pour Nicolas Sarkozy. "Le nucléaire c'est une énergie propre", affirme Nicolas Sarkozy, estimant que la moitié de notre électricité est d'origine nucléaire. "Non, c'est 17 % !", lui rétorque Ségolène Royal. Autre élément de polémique, l'EPR : "L'EPR n'est pas une centrale, vous mélangez tout", reprend Ségolène Royal, dénonçant une série d'"erreurs" de sa part : "il ne s'agit en effet pas de la quatrième mais de la troisième génération de réacteur pour l'EPR, et la Finlande a déjà un prototype". "Je ne connais peut-être pas le dossier, mais je suis assez cohérent", conclut le candidat de l'UMP.

22h45 -  " Je ne vous parle pas des TOS, je vous parle de l'éducation".  : Les deux candidats s'affrontent sur l'éducation. Nicolas Sarkozy évoque la "transmission", une évaluation des performances des établissements et des études surveillées après les cours. Ségolène Royal rappelle qu'elle fait de l'éducation "une priorité" et met en cause les "100.00 emplois supprimés en cinq ans". "Faux", répond Nicolas Sarkozy, "les TOS ils n'ont pas été supprimés", mais "transférés de l'Etat aux régions". "Je vous parle pas des TOS, je vous parle de l'éducation", réplique sa rivale.

22h55 - Un "summum d'immoralité politique" accuse Royal : Alors que Nicolas Sarkozy fait des propositions pour l'insertion des enfants handicapés à l'école, Ségolène Royal hausse le ton.
"Je suis scandalisée par ce que je viens d'entendre". "Non M. Sarkozy tout n'est pas possible dans la vie politique. Cet écart entre le discours et les actes n'est pas acceptable surtout quand il s'agit des enfants handicapés. Ce n'est pas acceptable et je suis très en colère". "On atteint le summum de l'immoralité politique", accuse-t-elle.

"Calmez-vous, ne me montrez pas du doigt avec cet index pointé", intime son adversaire. "Je ne m'énerve pas, je me révolte", réplique Ségolène Royal. "Pour être président de la République, il faut être calme", estime Nicolas Sarkozy. "Non ! Pas quand il y a des injustices, il y a des colères qui sont parfaitement saines parce qu'elles correspondent à la souffrance des gens. Il y a des colères que j'aurai même quand je serai présidente de la République", poursuit la candidate du PS.


23h15 -  "Pourquoi n'avez-vous pas boycotté votre visite en Chine ?" demande Sarkozy  : Ségolène Royal envisager le boycott des JO de Pékin. "Si vous êtes favorable au boycott pour les sportifs, pourquoi vous-même n'avez-vous pas boycotté votre visite ?", réplique-t-il à la candidate. "C'est quand même curieux", a-t-il ajouté, "de dire aux autres: +N'allez pas en Chine+ et vous-même d'y être allée".

23h30 - Conclusions : "l'action" pour Sarkozy, "l'audace" pour Royal 
: "Ca fait trop longtemps que la politique est impuissante. Moi je souhaite que la politique soit de retour, la vraie politique", explique le candidat UMP. Regardant les journalistes, il lance: "la France m'a tout donné, il est venu le temps pour moi, à 52 ans, de tout lui rendre".   De son côté, Ségolène Royal s'adresse directement à la caméra et déclare vouloir "une France créative, imaginative". En direction des électeurs indécis, elle lance: "je veux m'adresser aussi à ceux qui hésitent encore, je veux leur dire de faire le choix de l'audace, de l'avenir". 

23h38 - Fin du débat, chacun dit ce qu'il a pensé de l'autre :

Sarkozy : "Je respecte son talent, sa compétence."
Royal : "Je m'abstiendrai de jugement personnalisé."

Publié dans Présidentielle 2007

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A
Mme Royal vient de montrer a quel point elle est une personne extrement autoritaire et dirigiste.
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S
J'ai trouvé Mme Royal tout à fait à la hauteur de la tâche pour laquelle elle se présente aux Français. Dialogue clair, précis, incisif qui a dû plaire aux électeurs ainsi qu'aux différents peuples des autres pays dans le monde et principlement en Europe.
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L
On sent que même le chroniqueur de LCI reconnait que Nicolas Sarkosy a trouvé sont maitre... NS ne regardait pas la caméra, il ne projetai pas clairement le débat dans un projet d'avenir. Ségolène Royal a su discerné rapidement les points faibles de son adversaire ce soir là, et le piquait de quelques mots tels que "brutalité"... l'interompait au bon moment et le repoussait au premier signe de faiblesse dans ses derniers retranchements. Elle répondait clairement a chaque attaque et la retournait. Elle avait plusieurs sujets parfaitement préparé et a pu développé , après avoir fait place net, le discours qu'elle a choisi. PPDA n'en revenait pas et prenait une de ses dernières grandes leçons.
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